“La Crète, ce n’est pas vraiment la Grèce” m’avait-on dit. Effectivement, il flotte un parfum un peu particulier sur cette île ancrée au cœur de la Méditerranée, qui regarde à la fois vers l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Souvenirs d’une belle balade en voiture d’une (grande) journée au centre de la Crète.
Présentation de la Crète
La Crète se déploie sur 260 km de longueur et sur à peine plus de 50 km du nord au sud. Pour donner une idée de taille, elle est en superficie un chouia plus petite que la Corse. Mais comme “l’île de beauté”, la Crète se caractérise par son relief très montagneux : l’île culmine à 2456 mètres d’altitude au mont Ida. Ce n’est d’ailleurs pas rare d’avoir des sommets enneigés en toile de fond jusqu’à assez tard au printemps. En été par contre, le climat est chaud et la végétation se fait bien plus sèche.
Le “régime crétois” est célèbre dans le monde entier : il se distingue par une grande consommation de fruits et de légumes frais, ainsi que de l’huile d’olive. Ce régime alimentaire serait garant d’une belle longévité de vie et d’un faible taux de maladies cardio-vasculaires… Depuis, on a remarqué que ces particularités s’appliquaient aussi aux Sardes, qui eux se régalent en masse de cochonailles bien moins diététiques. Il se pourrait bien au final que ce soit le relief montagneux, qui oblige à des efforts physiques plus soutenus dans la vie quotidienne, qui soit la clef de cette bonne santé…
Toujours est-il que la Crète est une île de montagnards : voilà ce qui les distingue des Grecs “continentaux”, qui eux ont la mer dans le sang. Pas très logique tout ça ? Pas grave…
Idem pour son histoire et sa culture : en Crète, pas trop de mythologie grecque au menu (bien que Zeus, le roi des dieux, y soit né, cf. plus bas). La Crète est le berceau de la civilisation “minoenne”, bien antérieure à celle qui a construit et sculpté le Parthénon… Une civilisation encore mystérieuse, qui aurait disparu subitement avec l’explosion du volcan de l’île de Santorin, vers 1500 avant Jésus-Christ. Plus récemment, ce sont les Vénitiens qui ont colonisé l’île au Moyen Âge, puis les Ottomans. Ce n’est qu’en 1913 que la Crète a rejoint le giron grec.
Encore une chose : quand j’étais en Crète, on était en plein psychodrame du “Grexit”. Sur l’île, loin d’Athènes, dans la relative prospérité engendrée par le tourisme, tout ceci semblait bien lointain (même si les magasins éteignaient leurs lumières quand aucun client ne s’y trouvait). À l’heure actuelle, avec la crise des migrants, il doit y avoir en Crète une ambiance encore un peu plus “schizophrénique” par rapport à la Grèce continentale. Vous pouvez témoigner ?
Location de voiture en Crète
Il n’y aucun souci pour la location de voiture en Crète. Les agences se trouvent directement à l’aéroport Níkos-Kazantzákis d’Héraklion (un nouvel aéroport situé à Kastelli, à 40 km au sud-est d’Héraklion, remplacera Níkos-Kazantzákis à partir de 2018 vraisemblablement).
Il n’y a pas de difficulté particulière à signaler pour parcourir les routes de Crète. Les Crétois roulent certes un peu vite mais laissez-les vous doubler.
Prévoyez des temps de parcours conséquents, car si la distance en kilomètres semblent assez courtes, les routes tournent souvent, surtout à l’intérieur de l’île.
Les “voies rapides” sont souvent une route à deux voies assez larges, où il est possible de doubler au milieu, quel que soit le sens de circulation. Faites attention. De même, les Crétois s’arrêtent volontiers sur le bord des routes pour faire monter ou descendre un passager, voire juste pour discuter avec quelqu’un (c’est du vécu).
Question signalisation, vous n’aurez pas de souci particulier non plus. Les panneaux sont en grec et en alphabet latin (je mets les noms des sites en grec dans la suite de l’article parce que je trouve ça beau).
De manière générale, la Crète est une île magnifique. Que vous longiez la Méditerranée ou que vous grimpiez dans les montagnes, il y a toujours de beaux paysages à admirer. C’est aussi un vrai plaisir de se perdre sur les petites routes, de traverser les petits villages aux maisons de pierre sèche, où le temps semble arrêté et où une vie quotidienne se poursuit simplement, loin du tourisme de masse…
Road trip d’une journée ou deux en Crète
Héraklion (Ηράκλειο)
Le principal contact que vous aurez avec Héraklion, ce sera sans doute l’aéroport. Bon, honnêtement, cela peut s’avérer suffisant pour en avoir un aperçu. J’exagère un peu, mais la plus grande ville de Crète (elle n’est devenue capitale de l’île qu’en 1971, auparavant c’était la cité historique de La Canée) n’est pas spécialement une belle ville. L’urbanisme est chaotique, le béton plutôt omniprésent.
On pourra tout de même s’attarder un peu à la forteresse vénitienne de Koules, tout au bout du port, entièrement rénovée et avec la Méditerranée et les montagnes crétoises en toile de fond. Sinon, il y a le musée archéologique qui rassemble une grande partie des trésors retrouvés au palais de Cnossos (voir plus loin), quelques places ombragées et quelques vieilles fontaines comme la fontaine aux Lions ou la fontaine Bebo…
Malia (Μάλια)
La côte nord de la Crète, qui se développe à partir d’Héraklion, est plutôt dévolue au tourisme. Un peu en retrait de la côte, Malia propose encore un petit centre actif et un palais minoen (qu’il faut un peu chercher). La côte alterne plages de sable et plages de galets.
Agios Nikolaos (Άγιος Νικόλαος)
Agios Nikolaos (ne pas prononcer le “g” : Aios Nikolaos) est surnommée le “Saint-Tropez” crétois. C’est bien sûr un tantinet exagéré, mais toujours est-il que la ville ne manque pas de charme. Sa particularité : avoir un lac d’eau douce en plein cœur, le lac Voulismeni, à quelques mètres à peine du port et de la mer. Un petit canal relie l’eau douce à l’eau salée. Pendant des siècles, on a crû que le lac n’avait pas de fond, tant ses eaux sont foncées. En réalité, le lac Voulismeni est profond de 65 mètres (tout de même).
Par contre, ne manquez la visite de la stupéfiante île de Spinalonga (Σπιναλόγκα), dans le golfe, que l’on peut joindre en bateau depuis Agios Nikolaos, Elounda ou Plaka. Ce petit bout de terre fut pendant une grande partie du XXe siècle une léproserie. Plusieurs centaines de malades vivaient ici en communauté, coupés du reste du monde par la mer et un mur d’enceinte. C’était pourtant un “vrai” village, avec ses métiers, ses boutiques, ses quartiers, son église etc. Aujourd’hui, il en reste une île fantôme, des rues désertes et des maisons pour la plupart en ruines, une atmosphère surréaliste, à la fois oppressante et légère…
Le plateau de Lassithi (Οροπέδιο Λασιθίου)
Il faut grimper dans les montagnes pour déboucher, après bien des lacets, sur le plateau de Lassithi. Le panorama est alors étonnant : en plein cœur du massif, à 900 mètres d’altitude, se trouve cette plaine circulaire de quelques kilomètres de diamètre, cernée de montagnes et recouverte de champs. Très fertile, la plaine est encore ponctuée de moulins à vent.
Située sur le versant occidental du plateau de Lassithi, la grotte de Psychro (Ψυχρό) aurait été, selon la légende, le lieu de naissance de Zeus, le plus important des dieux de la mythologie grecque. On accède à la grotte par un sentier en lacets, à pied ou en âne depuis le village. sans être gigantesque, la grotte de manque pas de majesté avec sa forêt de stalagmites et de stalactites. Il peut y avoir du monde en été.
Le palais de Cnossos (Κνωσός)
Non loin d’Héraklion, vous trouverez sans peine le palais de Cnossos. C’est le principal site archéologique et la principale attraction touristique de Crète. Ce qu’on appelle le “palais” de Cnossos est en réalité un complexe d’un millier de pièces, dont on est encore loin de tout savoir. Il est le vestige le plus complet et le plus spectaculaire de ce qu’on appelle la civilisation “minoenne”, l’ancêtre de la civilisation grecque et qui aurait disparu suite à l’explosion de l’île volcanique de Santorin. Le site de Cnossos a été en grande partie reconstitué au fil des années, et on déambule au milieu des lourds piliers et des jolies fresques colorées…
Petite séquence émotion au “théâtre” en plein air, aux gradins à peine saillants, et qui est sans doute la plus ancienne scène du monde encore conservée. On s’imagine sans peine assister à un spectacle ici, un beau soir d’été… Conseil : privilégier la fin d’après-midi, quand tous les groupes sont repartis. Et n’oubliez pas votre chapeau et de l’eau, le soleil tape fort !
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Crédits photo : couverture
4 commentaires
Merci beaucoup pour ton article. Je pars en Crzte dans 15 jours, au nord. Nous irons visiter ce que tu proposes 🙂
Super ! J’espère que ça te plaira aussi ! 🙂
Bonjour,
Merci pour votre blog très inspirant. Nous nous rendons justement en crête début Juin. Nous essayons de nous renseigner sur les locations de voiture. Cependant, nous avons déjà eu la mésaventure de payer la franchise à défaut d’avoir une carte de crédit. Est ce aussi nécessaire en crête ?
Bien a vous
Bonjour Maxime, merci pour votre message 🙂 Pour répondre à votre question : oui, une carte de crédit aux nom et prénom du conducteur principal est obligatoire partout pour pouvoir prendre en charge la voiture de location… Bien à vous, Pierre