Paris : balade secrète autour du Palais-Royal

par Pierre
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Galerie et jardin du Palais-Royal à Paris.

Le Palais-Royal, la place des Victoires… Je ne sais même pas pourquoi moi-même, mais c’est un quartier que j’aime traverser, où venir flâner à chaque fois que je viens à Paris. C’est pour moi le symbole d’une capitale élégante et indolente, d’une noblesse un peu hors du temps… Sans compter que les touristes ne s’y pressent pas.

C’est, je dois l’avouer, un quartier un peu imaginaire puisqu’il ne correspond pas vraiment à une réalité parisienne : disons qu’il s’agit d’un parallélogramme défini par l’avenue l’Opéra, la rue Réaumur, la rue de Rivoli et la rue Montmartre. Les aimants à foule se trouvent postés tout autour : le Louvre, les Halles, les Grands Boulevards. Au milieu : pas grand monde, si ce n’est les Parisiens dans leur quotidien.

Ici, pas de grande avenue rectiligne, pas de plan d’urbanisme, pas de pâtés de maisons tirés au cordeau. C’est un lacis de ruelles à l’avenant, d’où jaillissent à l’improviste de pittoresques perspectives. Les façades patinées sont tantôt délavées, tant ravalées, magnifiant alors la si jolie pierre blonde de Paris. 

Plantes sur un balcon à Paris.

Couleurs d’automne sur un balcon de la rue de Richelieu. © Carigami / Pierre Feisthauer

Le vieux Paris se livre partout, dans les hôtels particuliers jalousement entretenus ou dans les vieilles façades qui penchent vers l’arrière, si typiques de la capitale d’antan.

De séculaires institutions parsèment le quartier, comme le Conseil d’État, la Banque de France, la Bibliothèque nationale, la Bourse, le ministère de la Culture… C’est aussi un nid d’écrivains et d’artistes. On y croise les noms de Molière, de Colette, ou les salles de la Comédie française, des Bouffes-Parisiens, de la Michodière…

Je vous invite à me suivre dans cet itinéraire amoureux et automnal à Paris…

 

LA PLACE DES VICTOIRES

Pour moi, c’est incontestablement le cœur de ce « quartier ». J’aime cette petite place ronde : elle est élégante sans être écrasante, fière sans être pompeuse… Elle ne figure pas dans les incontournables de Paris et c’est tant mieux !

La place des Victoires à Paris.

La jolie architecture de la place des Victoires… © Carigami / Pierre Feisthauer

Construite à la gloire de Louis XIV, elle est ceinte de nobles demeures. Juste à côté, un peu cachée, on déniche l’église de Notre-Dame-des-Victoires.

 

LA GALERIE VIVIENNE

Construite en 1823, c’était à cette époque le must des commerces chics de Paris, avant qu’il ne se déplace vers les Grands Boulevards percés par Hausmann.

La Galerie Vivienne à Paris.

La Galerie Vivienne est pour moi le comble de l’élégance commerciale à Paris. © Carigami / Pierre Feisthauer

On se promène avec plaisir devant les devantures soignées, on baisse la voix sans s’en rendre compte, on admire la verrière sommitale qui tamise la lumière du jour, mais aussi les mosaïques du sol et les fines sculptures qui ornent les murs de la Galerie…

Dans la même veine, il y a juste à côté la Galerie Colbert (moins connue malgré sa superbe rotonde à coupole de verre).

 

LE PALAIS-ROYAL ET LES « COLONNES DE BUREN »

Le Palais-Royal, qui touche au Louvre et à la rue de Rivoli, a été construit en 1628 par le cardinal de Richelieu : le petit Louis XIV passera son enfance dans cet  édifice majestueux.

C’est juste avant la Révolution française qu’on étendit l’emprise du palais avec les fameuses galeries qui enserrent le jardin, donnant à l’ensemble son aspect actuel.

Galerie des jardins du Palais-Royal à Paris.

Les perspectives des galeries du Palais-Royal sont juste magiques. © Carigami / Pierre Feisthauer

Aujourd’hui, c’est un jardin paisible (du moins lorsque je m’y suis promené un jeudi matin de novembre !) mais pendant longtemps il a été animé de cafés et de maisons de jeux. C’est le siège du Conseil d’État et du ministère de la Culture (qui occupe l’aile de la rue de Valois).

Les « Colonnes de Buren », dont le nom officiel est “Les Deux Plateaux”, occupe la cour d’honneur du Palais-Royal. Ces 260 colonnes de hauteur variable, tapissées de rayures blanches et noires, ont été installées ici en 1986 et défrayent depuis la chronique quant à leur beauté.

Les Colonnes de Buren à Paris.

Les Colonnes de Buren, une œuvre d’art encore iconoclaste… © Carigami / Pierre Feisthauer

On aime ou on aime pas, mais en tout cas les visiteurs s’en donnent à cœur joie… Et cela contraste avec l’apparat du Conseil d’État en arrière-plan !

 

LA COMÉDIE-FRANÇAISE

Juste à gauche de la façade principale du Palais-Royal se trouve la Comédie-Française. Les murs de cette institution culturelle mythique ont beaucoup bougé depuis leur création en 1680 et là encore, c’est juste avant la Révolution française qu’ils trouvèrent leur emplacement définitif.

Juste devant se trouve la charmante place Colette, plantée d’arbres. On y trouve l’étonnant Kiosque des Noctambules, œuvre du plasticien Jean-Michel Othoniel  : il s’agit en fait d’une bouche de métro aux accents totalement oniriques, toute  d’aluminum et de boules de verre multicolores ! 

 

LA FONTAINE MOLIÈRE

La fontaine Molière a été construite juste en face de la maison où le célèbre écrivain et metteur en scène est mort en 1673 (au n°40 de la rue de Richelieu), après avoir été foudroyé en pleine représentation de son Malade Imaginaire (triste ironie du sort !!).

La fontaine Molière à Paris.

La fontaine Molière et ses perspectives vers le Louvre et l’avenue de l’Opéra. © Carigami / Pierre Feisthauer

J’aime beaucoup les perspectives offertes au piéton à cette fourche : avec  le Louvre au bout de la rue à gauche et l’avenue de l’Opéra au fond de celle de droite, on a l’impression d’être à la « dernière sortie de avant autoroute » de ce quartier calme…

 

LE PASSAGE CHOISEUL

J’ai évoqué la Galerie Vivienne et la Galerie Colbert… Eh bien un peu plus loin dans la rue des Petits-Champs se trouve le Passage Choiseul.

Le Passage Choiseul à Paris.

Levez les yeux : les habitants fleurissent leurs fenêtre à même la galerie marchande ! © Carigami / Pierre Feisthauer

Ce n’est pas le plus connu des fameux passages couverts de Paris mais c’est le plus long, avec près de 200 mètres ! Moi j’aime l’ambiance calme – voire déserte – de cette galerie, les devantures colorées des magasins, l’ambiance est soignée mais pas prétentieuse… Le deuxième étage du passage est même dévolu à des habitations, on voit des fleurs en pot pendant aux fenêtres comme si de rien n’était.

 

BONUS : SAINT-EUSTACHE ET LA RUE MONTORGUEIL

Allez, j’inclus aussi l’église Saint-Eustache, pour une simple et bonne raison : c’est pour moi la plus belle de Paris. Tout y est : la beauté et l’originalité de l’architecture Renaissance, la pompe un peu inutile, la grandeur, l’unité, l’harmonie, l’impression d’être encore dans une église (c’est moins le cas à Notre-Dame et pas du tout à la Sainte-Chapelle, deux lieux que j’adore aussi néanmoins), la petite touche de kitsch ou de too much.

L'église Saint-Eustache à Paris.

Insolite perspective : des maisons semblent s’emboîter dans l’église Saint-Eustache. © Carigami / Pierre Feisthauer

Et puis, de ‘autre côté de la rue Montmartre, petit clin d’œil au quartier de la rue Montorgueil qui depuis des années de donne du mal pour améliorer sa convivialité (aussi bien dans les devantures que dans l’urbanisme).

Tables et chaises colorées d'un café à Paris.

Un café dans la rue d’Argoult… © Carigami / Pierre Feisthauer

 

? Une autre balade d’automne à Paris ?

Je me suis aussi rendu sur la colline de Montmartre, et j’étais seul ! Je peux vous montrer en 11 photos que Montmartre est vraiment un village. Il suffit de cliquer sur l’image ⬇️Collage photos de Montmartre à Paris.

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simon 28 novembre 2017 - 16:38

Super article

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