Non, ces photos ne sont pas un montage ! Elles illustrent une belle réalité : Paris, et en l’occurrence Montmartre en novembre, c’est tranquille, c’est coloré… Bien sûr, il y toujours un peu de monde du côté du Sacré-Cœur et de la place du Tertre (et encore, on ne s’y bousculait pas du tout), mais ensuite : personne ou presque ! Je me suis alors laissé perdre sur « la Butte »… C’était magique. Un vrai village, finalement !
1- La rue Cortot
Il suffit de longer le Sacré-Cœur par la gauche, de passer derrière la (jolie et ancienne) église de Saint-Pierre-de-Montmartre, et quelques rues plus loin, on oblique avant les escaliers de la rue Mont-Cenis… Voici la rue Cortot, qui nous emmène dans un autre Montmartre : celui des demeures paisibles, si parisiennes et si provinciales à la fois.
Ce jour de novembre, il n’y avait personne pour troubler la quiétude des lieux et les couleurs rousses de l’automne étaient tout simplement parfaites pour moi… (c’est aussi dans cette rue que se trouve le musée de Montmartre, si vous souhaitez en savoir plus sur l’âme particulier de la célèbre colline)
2- La vigne de Montmartre
La dernière vigne de Paris pousse du côté de la rue Saint-Vincent (patron des vignerons). Non, ce n’est pas un caprice de hipster, mais bel et bien l’ultime témoignage d’une activité séculaire de la butte.
On récolte encore bon an mal an quelque 2 tonnes de raison. Alors certes ce n’est pas un grand cru – au demeurant je pense que ce n’est pas du tout le but – mais à ce qu’il paraît c’est loin d’être le litron ordinaire d’autrefois… Les quelques bouteilles produites sont vendues aux enchères pour les bonnes œuvres.
Au pied de la vigne se niche encore le cabaret Au Lapin Agile, où accouraient, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, tous les artistes parisiens.
3- La rue de l’Abreuvoir
Une fois passé la Maison Rose, on descend la rue de l’Abreuvoir et on tombe nez à nez avec cette étrange, et romantique façade. Qu’est-ce donc ? Une auberge médiévale, sortie des brumes germaniques ? En tout cas, ces touches de couleurs automnales sont ravissantes et rehaussent à merveille les différents styles architecturaux…
4- L’allée des Brouillards
Ne me demandez pas pourquoi ce nom, je n’en sais rien… Ce tout petit passage se faufile en direction de l’avenue Junot depuis la place Dalida (la célèbre chanteuse habitait rue d’Orchampt, pas très loin de là). J’hésite à y entrer (est-ce un passage privé ?), j’y vais quand même et en me retournant : les arbres, les couleurs de la rue de l’Abreuvoir, le Sacré-Cœur tout là-haut et aucun touriste à l’horizon… !
5- La villa Léandre
La villa Léandre est en réalité une petite impasse qui ouvre sur l’avenue Junot (jolie au demeurant, elle décrit une boucle en pente et est plantée d’arbres sur toute sa longueur). On admire à la « villa » une série de petites maisons de poupée de différents styles, aux jardinets coquets. On s’est éloigné du circuit touristique de Montmartre, donc personne sur le (minuscule) trottoir, et aucune voiture. Ça fait resque drôle, ce silence !
6- Le moulin de la Galette
Voilà un des ces mélanges étonnants que j’aime à Paris : une maison blanche typique de la capitale (jusque là tout va bien), et puis à gauche une ravissante façade au revêtement de bois vert d’eau et à droite un… moulin à vent ! Toujours en état de marche, le moulin de la Galette rappelle que Montmartre était autrefois bel et bien un village, avec ses paysans, ses meuniers…
On y donna aussi des guinguettes mémorables, immortalisées par des artistes comme Auguste Renoir. Un peu plus loin dans la rue Lepic, il y a encore un autre moulin : le moulin Radet, mais il se cache derrière un rideau d’arbres.
7- La rue d’Orchampt
Pour être franc, je me suis crû un instant à Marseille. Et puis non : on est bel et bien à Paris, à Montmartre. Mais où sont les touristes ?? Les pas résonnent ici, en descendant la « colline ». Au bout de le rue, à droite dans le virage : la maison où vivait Dalida.
8- La place Émile-Goudeau
J’aime beaucoup cette petite place au tracé irrégulier tout en devers, et ombragée par de beaux arbres. Le jour où j’y suis passé : personne, si ce n’est moi et une équipe de tournage qui installait paisiblement son matériel pour un clip. Au numéro 13 se situe le Bateau-Lavoir, cette fameuse « collocation » d’artistes où résidèrent notamment Picasso, Modigliani, Brancusi, etc. au début du XXe siècle.
9- Le jardin des Abbesses
J’ai découvert ce petit jardin par hasard, et j’ai là encore hésite à y entrer. J’ai d’abord cru qu’il était privé. Il est tout enclos dans de hautes façades d’arrière-cour. Il évoque très clairement, avec sa courtine de bois et ses plantes basses, le cloître de l’ancienne abbaye de Montmartre qui se trouvait sur la colline (d’où aussi le nom donné à la place des Abbesses toute proche).
10- Le mur des Je-t’aime
Le mur des Je t’aime est devenu un incontournable du voyage en amoureux à Paris. Contigu à la place des Abbesses, il reproduit ces quelques mots d’amour en plus de 300 langues et patois du monde. Inutile de mentir : il y avait bien quelques personnes devant le mur (une dizaine en ce milieu d’après-midi), uniquement des jeunes couples de tous les continents. Mais il suffisait de faire un petit pas de côté pour avoir une perspective arborée très reposante…
11- La place des Abbesses
Terminus de cette balade sur la pittoresque place des Abbesses, et retour à l’animation parisienne. Mais peu importe le monde que l’on y croise (là encore, c’était bien calme ce jour-là), cette place possède une âme très attachante, avec son manège et sa fontaine Wallace, mais aussi une bouche de métro d’origine, signée Guimard.
Ajouterz encore à cela l’étonnante façade de l’église Saint-Jean-de-Montmartre (appelée aussi « Saint-Jean-des-Briques ») : l’édifice est construit en béton armé. Jetez un coup d’œil à l’intérieur. On aime ou on aime pas…
4 commentaires
j’adore Montmartre quelque soit la saison c’est un village pittoresque on s’y sent bien. Loin de tout et si proche de PARIS
petit paradis à conserver et à préserver.
Absolument 🙂 J’aime également BEAUCOUP Montmartre. Merci pour votre message ! Pierre
La photo n° 7 N’est pas celle de la rue d’Orchampt mais celle du passage de Abbesses (où n’a jamais vécu Dalida) et pour la n°6 le Moulin de la Galette était le nom du bal des frères Debray (et non d’un moulin) et est maintenant celui du restaurant se trouvant sous le moulin du Radet…
J’adore Montmartre