Des îles grecques, il y en a des dizaines. Et pourtant, Rhodes a quelque chose de particulier. Toute empreinte d’une formidable histoire, son âme à part palpite à chaque coin de rue, délicieux mélange de Grèce, de Turquie et d’Italie. Voici pour moi la liste des sites qui la rendent si unique.
Au sommaire
Rhodes : colosse, grands-maîtres et minarets
Ma carte des choses à voir sur l’île de Rhodes
Rhodes (ville), à l’ombre des chevaliers
La côté nord-est de Rhodes : l’eau dans tous ses états
Lindos, citadelle magique
Rhodes grandeur nature
Préparer son voyage à Rhodes : informatiques pratiques
RHODES : COLOSSE, GRANDS-MAÎTRES ET MINARETS
Avec ses quelque 1400 km2, Rhodes est la quatrième île grecque par la taille et la plus grande du Dodécanèse (cet archipel qui longe les côtes turques). Elle a une jolie forme ovale qui rappelle une amande.
Si on la connaît, c’est avant tout pour son incroyable densité culturelle. Prospère cité grecque antique, on y trouvait alors le Colosse de Rhodes, monumentale statue de plus de trente mètres de haut qui gardait l’entrée de la darse de la ville du même nom. C’était l’une des 7 merveilles du monde.
L’autre page de gloire de Rhodes fut l’époque des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Cet ordre de moines-soldats né lors des croisades trouva à Chypre, puis à Rhodes en 1310 une nouvelle terre d’accueil lorsque la Terre Sainte fut perdue. Pendant deux siècles, les Grands-Maîtres vont couvrir l’île de châteaux et d’églises, dont beaucoup sont encore amoureusement conservés aujourd’hui. Cette époque prend fin en 1522, lorsque les Ottomans conquièrent l’île. Les chevaliers migrent vers Malte, où ils deviendront désormais célèbres sous les nom d’Ordre de Malte.
L’île restera sous influence turque jusqu’en 1912, à la suite de quoi elle deviendra… italienne ! Ce n’est qu’en 1948 que Rhodes rejoint le giron grec, après plusieurs siècles de séparation.
MA CARTE DES CHOSES À VOIR SUR L’ÎLE DE RHODES
En visitant l’ensemble de ces sites, et en profitant des plages et/ou de la douceur de vivre qui règne en toutes saisons sur l’île, vous aurez de quoi occuper facilement 7 jours à Rhodes.
RHODES (VILLE), À L’OMBRE DES CHEVALIERS
Rhodes (Ροδός), la capitale éponyme de l’île dont elle occupe l’extrémité septentrionale, est la principale et à vrai dire la seule ville de l’île. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son dédale de petites rues, encore enclos dans ses remparts médiévaux, est une véritable machine à remonter le temps… Des cultures autrefois antagonistes s’y entremêlent paisiblement, pour la plus grande joie des visiteurs.
Je pense par exemple à la place Hippocrate (1), centre de gravité de la ville, où la coupole rouge de la petite mosquée Bedesten voisine avec la Castellania du XIVe siècle. Cette dernière était peut-être autrefois un tribunal.
Mais le monument le plus important de Rhodes est sans conteste le grand et magnifique palais des Grands-Maîtres (2). Élevé au milieu du XIVe siècle, il est dans un superbe état de conservation. Sa cour d’honneur, ses vastes salles, la beauté de sa pierre blonde ne sont pas sans rappeler parfois un de ses contemporains : le palais des Papes en Avignon. Partant du parvis du palais, ne manquez pas non plus la rue des Chevaliers (Ípoton), pavée de galets, où s’alignent les “auberges”. Là étaient accueillis les visiteurs de l’île, selon leur langue.
Autre centre d’intérêt de Rhodes : le port de Madraki. Quelques vieux moulins à vent (3) occupent encore la jetée qui mène aux deux statues emblématiques de Rhodes : Elafos le cerf (4) et Elafina la biche, qui gardent l’entrée du bassin – bien accompagnés il est vrai par le fort Saint-Nicolas voisin (5). C’est l’emplacement que l’on retient en général pour situer le colosse de Rhodes, disparu depuis bien longtemps.
Si vous avez encore un peu de temps devant vous, et que vous aimez les vieilles pierres, faites un tour devant la mosquée de Soliman, charmante avec son crépi rose. En continuant au-delà des remparts, vous tomberez sur l’Acropole de Rhodes, qui offre de belles ruines datant de la Grèce antique.
LA CÔTE NORD-EST DE RHODES : L’EAU DANS TOUS SES ÉTATS
Bien entendu, ce n’est pas aux alentours immédiats de Rhodes (ville) que vous ferez le plein de silence et de solitude… La côte nord-est de l’île accueille en effet une grande partie des infrastructures balnéaires de l’île. Faut-il pour autant bouder ce secteur très fréquenté ? Non, car en cherchant bien, il recèle quelques petits trésors qui valent le détour.
Je pense par exemple aux thermes de Kallithea (6) (Καλλιθέα), qui se situent à 10 kilomètres à peine de la capitale. Si les sources bienfaisantes sont aujourd’hui asséchées, il en reste d’élégants bâtiments thermaux d’une blancheur immaculée, datant des années 1920. Le complexe thermal ouvre sur la mer et permet d’accéder à une superbe petite plage. Si le site peut déjà être agréable à la baignage en mai, mieux vaut venir (très) tôt en haute saison.
Non loin de là, à Faliráki (Φαληράκι), faites une petite halte à la baie Anthony Quinn (7). C’est une superbe crique ronde, aux eaux turquoise, qui se love dans un amphithéâtre rocheux. Si elle doit son nom à l’acteur américain, c’est parce que celui-ci en tomba amoureux lors du tournage à Rhodes du film Les Canons de Navarone (1961). Il en acheta les terrains et s’y fit construire une villa. La plage étant minuscule, il vaut mieux s’orienter vers le très long cordon de sable et de galets d’Afántou (8) (Αφάντου) pour une baignade.
Encore un peu plus loin, à Kolýmpia (Κολύμπια), on peut bifurquer vers l’intérieur des terres pour accéder à la vallée des Sept Sources (9) (Εφτά Πιγές). Quelques kilomètres à peine suffisent à nous faire changer d’ambiance : dans l’ombre rafraîchissante de la forêt, voici des ruisseaux, quelques sentiers et même un petit lac d’eau douce (où l’on peut se baigner).
LINDOS, CITADELLE MAGIQUE
Après la ville de Rhodes, Lindos est sans conteste le site culturel le plus visité de l’île. Et on comprend pourquoi : la cité occupe une situation privilégiée, avec son piton rocheux dominant sur plus de 100 mètres deux magnifiques échancrures de la côte…
Ce promontoire est occupé depuis environ 3000 ans. À l’instar d’Athènes, les Grecs antiques édifièrent ici une spectaculaire Acropole (10) qui abritait en son cœur, entre autres, un temple dédié à Athéna. Ce site défensif exceptionnel fut ensuite renové et complété au Moyen Âge par les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Là-haut, les colonnes antiques côtoient des créneaux et une vieille église. Et bien sûr, le panorama y est exceptionnel (11). En haute saison, il vaut mieux visiter l’Acropole de Lindos en fin d’après-midi, quand il fait moins chaud et que les groupes ne sont plus là.
La ville de Lindos mérite également une petite visite, malgré le fait qu’elle soit devenue très touristique. On peu encore se perdre un peu dans quelques ruelles à l’écart. Mais elle charme par sa petite église de Panagia (12) avec ses tuiles rouges et son clocher de pierre blonde. Ce dernier tranche joliment avec le reste des maisons, soigneusement blanchis à la chaux et rehaussées ça et là de grands bougainvilliers (13).
Si vous avez envie de piquer une tête, les plages de Lindos et celle de la baie Saint-Paul, de part et d’autre de l’Acropole, sont deux très beaux sites de baignade.
RHODES GRANDEUR NATURE
Lindos également la fin de la « Rhodes ultra touristique ». Au-delà, vers le sud, vers le centre puis l’ouest de l’île, les routes s’allègent et on se surprend parfois seuls au détour d’un lacet.
C’est le royaume des pins, des chênes verts, des oliviers (14), des figuiers, des citronniers, des grenadiers, de la vigne, des orangers (15)… On peut aussi apercevoir parfois des cerfs, l’animal emblématique de l’île de Rhodes (16).
Ces petites routes vous conduiront vers le village de Láerma (Λάερμα) et ses havres de paix que sont le lac de Gadouras et le délicieux petit monastère de Thári. Et puis, il y a le massif du mont Attavyros (17), le point culminant de Rhodes avec ses 1216 mètres d’altitude. De là-haut, le point de vue à 360° sur toute l’île et la mer autour est à couper le souffle.
Autre circuit possible pour découvrir cette autre Rhodes loin des foules : remonter toute la côte ouest de l’île depuis son cap le plus méridional pour rejoindre la ville de Rhodes, à son point le plus au nord.
À l’extrémité sud de Rhodes se détache la presqu’île sauvage de Prasonisi (Πρασονήσι, 18), qui est reliée à la terre ferme par un banc de sable. On en croit à peine ses yeux : ici, la mer n’y est pas calme comme dans les stations touristiques de la côte est. Les vagues et le vent y sont forts, ce qui fait le bonheur des amateurs de surf et de wind surf. Attention : par vent trop puissant, la traversée du banc de sable est strictement interdite.
Comme le pendant de Lindos sur la côte occidentale, le château de Monolithos (Μονόλιθος, 19) s’impose comme un site somptueux : posé sur une falaise à pic, on y jouit d’un belvédère magique sur la mer et l’intérieur de l’île. Non loin de là, au cap Fourni, vous attendent quelques plages du bout du monde en pleine nature.
D’autres sites intéressants émaillent ce chemin des écoliers. On peut citer le village d’Emponas (Έμπωνας), capitale du vignoble de Rhodes, ou l’impostante silhouette du château-fort de Kritinia (Κρητηνία). Mais aussi et surtout les ruines romantiques à souhait de l’ancienne cité de Camiros (Κάμειρος, 20), cité grecque ravagée par un tremblement de terre un peu avant notre ère. Même si leurs vestiges sont un peu abstraits, on ne se lasse pas de déambuler au milieu de ces restes de colonnades ou d’habitations. Nichée dans un vallon doux au milieu des pins, la vieille Camiros offre en effet une sublime échappée sur la mer Égée.
En se rapprochant de la ville de Rhodes, la foule revient peu à peu. À Petaloudes (Πεταλούδες), l’une des attractions naturelles les plus connues de l’île est la vallée des Papillons (21). Ce vallon long d’un kilomètre, ombragé et aux agréables ruisseaux, constitue une réserve naturelle assez unique : c’est de mai à septembre (après ils migrent vers l’Afrique) le lieu de vie et de reproduction privilégié de millions de papillons (l’Écaille chinée ou Euplagia quadripunctaria pour être exact – essayez de le replacer autour d’un verre de restina) aux tonalités rouge et marron.
Avant de regagner la capitale de l’île, vous pouvez encore faire une halte à Filerimos (Φιλέρημος). Sur cette colline, dans la fraîcheur des pins, vous trouverez un monastère assez imposant médiéval, ainsi que les ruines de l’ancien site antique de Ialyssos.
PRÉPARER SON VOYAGE À RHODES : INFORMATIONS PRATIQUES
Je rassemble ici quelques informations pratiques qui me viennent à l’esprit et qui pourront vous être utile pour préparer votre séjour, ou bien une fois sur place.
Quand partir à Rhodes ?
Vaste question… L’été est bien sûr la saison idéale pour profiter des nombreuses plages que compte l’île. Rhodes est très bien desservie depuis toute l’Europe, notamment par les vols charters et les liaisons low cost. C’est sur la côte nord-est que se concentre le tourisme de masse.
Pour ma part, je conseillerais plutôt Rhodes comme une destination de mi saison, et plus particulièrement en avril et mai. D’une part il y aura un peu moins de monde, d’autre part l’île se fait incroyablement verte et fleurie à cette époque.
D’octobre à mars, l’île peut être bien arrosée mais cela a aussi un charme indéniable : on est vraiment là loin des clichés sur la Méditerranée, et c’est une Rhodes plus intime qui se dévoile à ses visiteurs.
Location de voiture à Rhodes : est-ce indispensable ?
Tout dépend de ce que vous recherchez. Si vous êtes à Rhodes pour vous reposer et profiter de la plage, la réponse est plutôt non. Les établissements hôteliers étant concentrés entre Rhodes et Lindos, il y aura toujours un bus pour vous emmener dans une direction ou dans l’autre (attention, ils sont tout de même souvent bondés en plein été).
Si vous voulez découvrir un peu plus de l’île, ou si vous voulez être flexible sur les horaires, la location de voiture sera indispensable (je vous mets ici nos meilleures ↘️ offres de location de voiture à Rhodes).
Circuler en voiture à Rhodes
Quelques petites choses à savoir si vous prenez le volant à Rhodes :
- L’île n’est pas très grande en soi (80 kilomètres de long sur 40 de large). Les distances à parcourir ne sont pas insurmontables mais… comptez toujours avec une circulation dense sur la côte nord-est, notamment en été. Et dans le reste de l’île, vous ne roulerez jamais très vite sur les petites routes sinueuses. Du coup, envisager de faire le tour de Rhodes en une journée me semble très ambitieux, voire carrément illusoire.
- Comme un peu partout en Grèce, la conduite locale est disons… un peu sportive. Mais comme toujours, l’essentiel est de se dire que vous êtes en vacances donc détendez-vous et laissez-vous klaxooner et/ou doubler à l’emporte pièce.
- Les routes sont en globalement en bon état, même si elles ne sont jamais très larges. Quant aux panneaux de signalisation, ils sont toujours indiqués en alphabet grec et latin.