A Toulouse, les bâtiments emblématiques et les lieux à visiter sont nombreux. Certains, comme le Capitole, l’Hôtel d’Assézat, le musée des Augustins, pour ne citer qu’eux, font partie des incontournables de la ville rose. Mais, j’ai décidé de faire l’impasse sur ceux-là et de me concentrer, à la place, sur ceux qui me touchent, m’émerveillent et me surprennent le plus, même après douze ans de vie toulousaine.
Pauline, du blog « Petites Évasions & Grandes Aventures », vit à Toulouse et aime la Ville Rose. Elle nous partage ses coups de cœur et ses incontournables.
Le quartier du Busca
Niché entre le quartier Saint-Michel et celui de la Côte Pavée, ce quartier résidentiel fait partie des lieux que je préfère à Toulouse. Les rues sont larges, calmes et on trouve, ici et là, des maisons bourgeoises toutes plus magnifiques les unes que les autres.
Avant 1859, un château, celui de la famille Busca, se dressait sur la place Henri-Russel et, autour de lui, une exploitation agricole. Submergée en 1841 par les eaux du Canal du Midi, situé à quelques mètres de là, l’exploitation a laissé place à d’impressionnantes bâtisses, dès la fin du 19e siècle.
Dans les rues du Busca, plusieurs styles architecturaux se côtoient. On découvre un autre visage de Toulouse, où la brique reste reine, mais où les rues ne sont pas si étroites et où les bâtiments ne sont pas collés les uns aux autres. Ce n’est pas le charme du centre historique, c’est celui d’un autre quartier, d’une autre histoire de Toulouse, qui mérite lui aussi qu’on s’y attarde.
Autour de la cathédrale Saint-Étienne
Le quartier Saint-Étienne et ses rues, étroites et alambiquées, est l’endroit parfait pour découvrir le charme et le caractère du vieux Toulouse. Quartier historique de la ville rose, il compte de nombreux hôtels particuliers, de la rue Ozenne à la rue Ninau, et une multitude de façades magnifiques, à colombages ou en pierre.
Saint-Étienne, c’est aussi des lieux surprenants, comme la rue Neuve ou le jardin de bonsaï de l’Arbre en Pot ; de jolies places, petites ou grandes ; la plus vieille fontaine de Toulouse (le Griffoul sur la place Saint-Étienne) et, juste à côté de ce monument du patrimoine toulousain, un bâtiment emblématique et historique, lui aussi, la cathédrale Saint-Etienne.
Mêlant architecture romane et gothique, car deux églises distinctes composent en réalité l’ensemble qui a été relié au 16e siècle, cette bâtisse a une histoire aussi riche que mouvementée et passionnante.
Le quartier des Carmes
Juste à côté de Saint-Étienne, le quartier des Carmes n’est pas en reste en ce qui concerne les magnifiques hôtels particuliers, les belles places et les façades remarquables. Dans cette partie du centre historique de la ville rose, les rues sont bordées de merveilles, il suffit de lever les yeux et de prendre son temps pour les contempler.
Une de mes rues favorites dans ce quartier, la rue de la Dalbade, un concentrée de merveilles avec, pour moi, la plus belle façade à colombages de la ville au croisement avec la rue Henri de Gorsse ; l’impressionnante façade de l’Eglise de la Dalbade ; la façade, encore davantage remarquable, de l’Hôtel de Pierre (dont la cour est également une merveille) ; et des dizaines de cours intérieures plus jolies les unes que les autres, à découvrir en silence, dans le respect des lieux et de ses habitants.
Grand Rond, Jardin des Plantes, Jardin Royal : trio pour un plein de nature
Toulouse possède un jardin pour le moins singulier, celui du Grand Rond, qui, comme son nom l’indique est totalement rond puisqu’il s’agit en fait d’un rond-point ! Construit au 18e siècle, il mesure environ 200 mètres de diamètre, soit 4 hectares ; sa transformation en jardin date, elle, du 19e siècle.
Le Jardin du Grand Rond est relié au Jardin Royal et au Jardin des Plantes par des passerelles qui passent au-dessus de la route. Ces passerelles permettent donc de passer d’un jardin à l’autre sans avoir à emprunter de passages pour piétons, elles prolongent la balade nature au cœur de Toulouse en plaçant le visiteur en dehors de la circulation automobile. J’adore passer de l’un à l’autre grâce à ces ponts suspendus au-dessus de la chaussée, de l’agitation, et profiter de ces trois jardins conçus différemment, mais complémentaires et tellement agréables.
Au fil de la Garonne
Impossible de parler de Toulouse sans parler de la Garonne, le fleuve qui la traverse et offre certains des plus beaux tableaux de la ville : la Garonne et le dôme de la Grave, la Garonne et le Pont-Neuf, Toulouse et la Garonne au soleil couchant … Cet élément naturel, changeant, tantôt paisible et tantôt agité, fait partie de l’âme de Toulouse ; c’est un miroir de la ville, parce que ses bâtiments se reflètent dans ses eaux mais aussi parce qu’elle a autant de caractère qu’elle.
Mes endroits préférés pour observer la Garonne et son bel écrin de briques orangées : le pont Saint-Michel, la passerelle de la Viguerie et le Pont-Neuf. Mais la Garonne se découvre aussi, personnifiée, dans les rues de Toulouse, sur la fontaine Ariège-Garonne à la station de métro « Palais de Justice » et la fontaine Boulbonne dans la rue du même nom.
La place Saint-Sernin
Non loin de l’emblématique place du Capitole, se trouve une autre place remarquable de la ville, celle de Saint-Sernin. Sur cette place ovale trône, grandiose et magnifique, la basilique Saint-Sernin, classée au titre des Monuments Historiques et inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Plus grande église romane conservée d’Europe, la basilique Saint-Sernin est un chef-d’œuvre d’architecture dont il est difficile de se lasser.
Sur cette place, se trouve également l’ancien collège universitaire Saint-Raymond, classé lui aussi au titre des Monuments Historiques, qui abrite aujourd’hui le ↘️ musée Saint-Raymond. Ces deux bâtiments historiques, à l’architecture remarquable, méritent une visite pour comprendre l’histoire de Toulouse et pour le plaisir des yeux, tout simplement.
Au couvent des Jacobins
En plein cœur de la ville, le plus célèbre des palmiers toulousains offre un peu de fraîcheur, et beaucoup d’émerveillement, aux visiteurs des Jacobins. Dans l’Eglise du même nom, il faut lever les yeux pour ne pas manquer le spectacle, puisque le « palmier » des Jacobins, chef d’œuvre unique au monde, se trouve 28 mètres au-dessus de votre tête !
Quelques mètres plus loin, l’enchantement continu dans le cloître de cet ensemble conventuel remarquable. Calme, jeux d’ombres et de lumières, architecture remarquable, le cloître des Jacobins est l’endroit parfait pour se reposer et s’émerveiller en même temps !
Les mues de la rue Gramat
La rue Gramat, dans le quartier Arnaud Bernard, change sans arrêt ; elle se pare de nouvelles couleurs, de nouvelles formes, au gré des envies et de l’inspiration de ceux qui la font vivre. Musée à ciel ouvert de l’art urbain, la rue Gramat expose ses œuvres éphémères aux passants comme aux passionnés de street art. Ici, grandes fresques, graffitis, tags, etc. cohabitent sur les murs pour un temps limité, avant d’être remplacés par de nouvelles créations artistiques.
Pour compléter la balade, vous pouvez vous rendre, à quelques mètres de là, au jardin d’Embarthe, où se trouve la plus ancienne fresque de Toulouse, réalisée dans les années 90.
L’église Saint-Jérôme, petit trésor caché
Toulouse est une ville qui réserve bien des surprises. En plus de cacher certaines de ses plus jolies cours derrière des portes cochères, de dissimuler de magnifiques détails sculptés ou des trompe-l’œil sur certaines façades, Toulouse cache des églises entières … en plein centre-ville ! Nichée entre la rue de la Pomme et la Rue du Lieutenant Colonel Pélissier, l’église Saint-Jérôme fait pour moi des plus lieux les plus surprenants de Toulouse.
Depuis la rue de la Pomme, on y accède par une porte, assez simple, sans artifice, presque quelconque, seulement surmontée d’un écriteau « Eglise ». Depuis la Rue du Lieutenant Colonel Pélissier, une flopée d’escaliers, qu’on a vite fait de ne pas remarquer, permet l’accès à cette église et à ses trois chapelles, cachées, juste là, à la vue de tous ! Vous l’aviez déjà remarquée ?
L’amphithéâtre de Purpan et les thermes d’Ancely
Dans l’Antiquité, la ville rose portait le nom de Tolosa et était habitée par les Gallo-Romains. Construit au cours du Ier siècle de notre ère, cet amphithéâtre surgit au milieu d’un quartier résidentiel où on ne l’attend pas. A l’écart du centre-ville, ce site archéologique remarquable n’est pas en visite libre mais il mérite amplement qu’on bloque un moment pour aller le voir.
D’autant plus si l’on combine cette découverte avec celle, encore plus étonnante, des thermes d’Ancely. A quelques centaines de mètres de là, cachée sous un immeuble résidentiel, se trouve la plus belle des surprises toulousaines : une piscine et des thermes, construits également par les Gallo-Romains, et conservée avec soin par l’équipe du Musée Saint-Raymond.
Photo de couverture : Découvrez les trésors de Toulouse avec Carigami ! © Petites Évasions & Grandes Aventures