On vous avait déjà parlé de la Crète centrale, avec ce road trip qui louvoyait entre Héraklion, Agios Nikolaos, le plateau du Lassithi et le palais de Cnossos. Voici maintenant une découverte de l’ouest de l’île, pour beaucoup la plus jolie contrée crétoise, plus sauvage, avec ses jolies villes pétries d’histoire et les incontournables gorges de Samaria.
1️⃣ Le monastère d’Arkadi, gardien de l’âme crétoise
À une vingtaine de kilomètres au sud-est de Réthymnon, le monastère d’Arkadi (Μονή Αρκαδίου) a été construit au XVIe siècle par les Vénitiens. Il était et est encore aujourd’hui considéré comme le plus beau de Crète. La façade délicatement sculptée de son église est un petit bijou de la Renaissance. On peut déambuler dans les différents espaces du monastère, toujours occupé en partie par des moines.
Le site d’Arkadi a également une importante valeur sentimentale pour les Crétois puisque c’est ici qu’en 1866, des centaines d’habitants révoltés comme l’occupant ottoman préférèrent se faire exploser avec la poudrière plutôt que de déposer les armes.
2️⃣ Réthymnon la secrète
Réthymnon (Ρέθυμνο), la troisième ville de Crète, est sans aucun doute l’une des mieux conservées de l’île. Il faut avant tout se perdre dans ses rues étroites, aux petites maisons, et déboucher sur son port où sont amarrés des bateaux de pêche.
On croise quelques minarets, une jolie loggia vénitienne, des balcons de bois de l’époque turque, des églises, la fontaine Rimondi et ses quatre vieilles colonnes patinées par les siècles… Au bout du port, il y a la forteresse vénitienne restaurée, mais un rien austère : on peut visiter ses puissantes murailles, s’étonner devant le petit dôme de l’ancienne mosquée du Sultan Hibrahim ou se poser un instant dans le petit théâtre aménagé au milieu des pins (jolie vue sur la ville).
3️⃣ La Canée, douce capitale de jadis
Deuxième ville de Crète avec plus de 50 000 habitants, La Canée (τα Χανιά) est la capitale historique de la Crète (titre qu’elle a cédé à Héraklion en 1971 seulement) et sans doute la plus jolie ville de l’île. Le vieux port, appelé le Limani, à une forme un peu étrange puisqu’il comporte deux ailes. On peut en faire le tour jusqu’au phare qui achève la jetée, en admirant au passage l’ancienne mosquée des Janissaires et ses coupoles ou les antiques arsenaux navals vénitiens encore assez bien conservés.
Derrière les arsenaux se déploie le quartier de Splanzia, avec son réseau de rues étroites et paisibles. On y croisera l’étonnante église Saint-Nicolas, qui domine une jolie placette ombragée, et qui fut église ou mosquée suivant l’occupant de la ville : elle présente aujourd’hui encore une façade comportant un clocher… et un minaret ! Ne manquez pas non plus de faire une halte au marché couvert, l’un des plus animés de Crète.
4️⃣ Phalassarna la familiale
Tout à la pointe occidentale de la Crète, Phalassarna (Φαλάσαρνα) est une station balnéaire encore familiale, avec de belles plages de sable et un joli décor de montagnes en arrière-plan.
5️⃣ Elafonissi, l’escale nature
Marquant l’extrémité sud-ouest de l’île, on trouve à Elafonissi (Ελαφονήσι) une très jolie plage de sable entourée d’eau turquoise, qui mène à une réserve naturelle protégée. Une escale nature et très reposante…
6️⃣ Paléochora, le bout du monde ?
Situé sur une presqu’île sur la côte sud de la Crète, le village de pêcheurs de Paléochora (Παλαιόχωρα) s’est peu à peu ouvert au tourisme mais dans des proportions raisonnables. Car Paléochora, ça reste encore loin de tout… Du coup on profite de la petite langue de terre qui s’ouvre sur l’horizon bleu et infini de la Méditerranée.
7️⃣ Les gorges de Samaria, un site à couper le souffle
Les gorges de Samaria (Το Φαράγγι της Σαμαριάς) sont le plus important et le plus célèbre site naturel de Crète… et autant le dire tout de suite : c’est absolument magnifique !
Au cœur du massif des Montagnes Blanches et protégées par le statut de parc national, les gorges sont un incontournable pour la randonnée. Longue d’un peu moins de 15 kilomètres, la promenade vous conduit dans un décor magique, entre des murs rocheux à pic, hauts de plus de 500 mètres parfois, et qui aboutit à un passage large d’à peine 4 mètres appelé les “Portes de fer”.
Les gorges de Samaria peuvent être très fréquentées en été. Veillez à vous chausser en conséquence et à ne pas oublier ni chapeau ni eau ! Les gorges sont en général fermées entre novembre et avril, car le torrent est alors gonflé d’eau. Même en haute saison, le site peut être fermé en cas de fortes pluies.
Petite astuce : à quelques kilomètres à l’ouest des gorges de Samaria, vous trouverez les gorges de Tripiti. Très spectaculaires aussi, elles sont beaucoup moins fréquentées.
8️⃣ Loutro, le petit bijou
Village d’à peine quelques dizaines d’habitants, Loutro (Λουτρό) vaut pour sa baie montagneuse aux flancs de laquelle s’accrochent ses maisons blanches. Des eaux turquoise, un tout petit port, une toute petite plage, une toute petite église… Une petite pause coup de cœur sur la côte méridionale de la Crète !
? La location de voiture en Crète
Vous n’aurez aucun souci pour trouver une location de voiture en Crète, ne serait-ce qu’au terminal de l’aéroport international d’Héraklion ou de l’aéroport international de La Canée. Pensez à réserver assez tôt pour bénéficier des meilleurs tarifs car la Crète est une destination assez touristique en été.
Il n’y a aucune difficulté de conduite à signaler (les Crétois roulent un peu vite, mais restez zen en toute circonstance et vos vacances se dérouleront à merveille), pas de difficulté non plus liée à la signalisation (les panneaux sont en alphabet grec et latin).
Étant donné que la Crète est une île montagneuse, prévoyez des temps de parcours plutôt longs, et n’oubliez pas de prendre de l’eau avec vous si vous voyagez en été.
Crédits photo : couverture (La Canée), Arkadi, Rethymnon (port), Rethymnon (fontaine Rimondi), La Canée (port), La Canée (phare), Phalassarna, Elafonissi, gorges de Samaria, Loutro.
5 commentaires
Je découvre tardivement vos réponses et vous en remercie chaleureusement.
Jean
Bonjour, Bonjour, il existe en revanche une rue Vaume à La Canée (orthograpfié BOM ou VOM) et par le passé, une avenue de la ville portait également son nom (actuelle avenue Apokorona). Je peux confirmer qu’il est enterré dans le cimetière orthodoxe, et non dans le cimetière catholique, et que la date de décès sur sa pierre tombale indique 1885. Il faut aussi préciser son nom entier « Jean Sébastien Isidore Berlot-Vaume », pour le distinguer de l’autre médecin réputé Jean-Sébastien Vaume, qui est probablement son père ou son grand-père. Si vous avez des informations sur le sujet, je suis preneur, nous sommes en train d’effectuer une recherche à La Canée sur ce personnage. Cordialement, Antoine
Merci beaucoup Antoine pour toutes ces précisions ! Bonne journée à vous, Pierre
Est-il exact qu’il y aurait à La Canée une place Jean-Sebastien Vaume, qui serait enterré au cimetière catholique? Il y aurait une épitaphe sur sa tombe. Il aurait été médecin major en Crête au 19ème et aurait donné son temps et sa vie pour les crétois occupés par les tucs: soins, don de médicaments, financement pour creuser des puits, introduction de l’oranger..
Bonjour, je n’ai pas retrouvé la moindre trace d’une quelconque place Jean-Sébastien Vaume à La Canée, ni même en Crète…
Il semblerait qu’on ignore jusqu’à la date de sa mort. Il serait décédé vers 1890 à La Canée et serait enterré non pas au cimetière catholique (où repose en revanche sa femme Henriette) mais au cimetière orthodoxe historique. Vaume serait retourné à Paris en 1870, mais le gouvernement Thiers le renvoie car il aurait montré trop d’empathie pour les Communards. Il retourne alors en Crète où il est très lié à Vénizélos.
Voilà ce que je peux vous dire.
Bien à vous,
Pierre