Venise, c’est la ville des amoureux. Mais c’est aussi la ville où je tombe amoureuse à chaque coin de rue. Pas d’un bel Italien, ni d’un gondolier en tricot rayé. Pas même d’un matou ronronnant au soleil. À chaque pas, c’est Venise qui me séduit un peu plus…
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Au campo dei Gesuiti… © L’Occhio di Lucie
Surtout, elle est multiple, surprenante, infinie. Il suffit de la regarder, de lire sa partition de pierre, de se laisser prendre au jeu de la contemplation. Venise n’aime pas les amours pressées, les « to-do-list » et les coureurs de « must see ». Elle leur préfère les promeneurs curieux qui prennent le temps de la regarder. Alors, elle se laisse voir…
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Le plan de ma balade secrète à Venise
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Voici mes lieux à visiter pour découvrir et tomber amoureux d’une Venise intime…
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Errance de Cannaregio à Castello
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Les maisons de Cannaregio. © L’Occhio di Lucie
Plus loin, viendra Castello, le quartier par lequel Venise se termine. À eux deux, ils forment la partie nord de la ville, tête et queue du poisson. Car vu d’en haut, Venise a la forme d’une dorade, qui se serait réfugiée dans la lagune pour y hiberner, et ne l’aurait jamais plus quittée, comme le raconte Tiziano Scarpa dans son livre Venise est un poisson.
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De la fondamenta au Ghetto
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Dans le ghetto de Venise. © L’Occhio di Lucie
Sans même les remarquer, on passe à côté des gonds qui fermaient les portes du premier ghetto hébraïque d’Europe, créé en 1516. Obligés de vivre sur un territoire réduit, les juifs construisent alors des bâtiments plus hauts que les standards vénitiens, avec sept à huit étages. Des synagogues y sont installées, dans de petites salles sous les toits.
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Dans le quartier de Tintoret

Au fond, la Madonna dell’Orto. © L’Occhio di Lucie
Nous y voilà : une façade de brique, ornée de dentelles de pierre, c’est l’église gothique qui veille sur plusieurs œuvres du peintre Tintoret. Le génie de Venise est un enfant du quartier, où se trouve sa maison. On la reconnaît, à quelques pas du Campo dei Mori, à sa façade rouge et à sa fenêtre gothique.
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Dernier miracle avant Castello

Le chat du Squero dei Muti. © L’Occhio di Lucie
Si vous échappez à son regard séducteur, vous pourrez poursuivre votre route vers le Campo dell’Abazia. Ici, deux façades ravissent le regard. La première, gothique et de brique, montre les cicatrices du temps. L’autre, baroque, lui oppose ses statues de pierre d’Istrie.
La rêverie vient s’achever, avec le quartier de Cannaregio, sur les berges d’un petit canal, pour un dernier miracle de l’art. L’église Santa Maria dei Miracoli a des parois de marbre polychrome qui lui donnent l’allure d’une boîte à bijou, coiffée d’un dôme miraculeusement gonflé au dessus de l’édifice construit sur un bout si étroit de terre.
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Un saint dans les vignes
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L’église San Francesco della Vigna. © L’Occhio di Lucie
Disséminés aux alentours, places et palais prestigieux : au premier abord, Castello est aristo, fort de sa proximité avec Saint-Marc. Mais c’est vers la face plus champêtre du quartier que je veux vous conduire.
À San Francesco della Vigna, difficile d’imaginer que derrière les murs de l’église, se cache bel et bien un cloître et des jardins où cultivent les frères. Pour le promeneur, l’église offre la promesse d’une toile de Bellini et de nombreux visages figés dans la pierre ou sur la toile. Mais surtout, on goûte avec délice au silence délicieux du campo voisin, perturbé par le seul chuintement de la fontaine.
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Un bout de pinède au bord de l’eau
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Tout au bout de l’île de Sant’Elena… © L’Occhio di Lucie
Comme un aimant, les éclats lumineux sur l’eau nous attirent jusqu’à la rive. De là, il n’y a plus qu’à faire quelques pas pour arriver à la pinède de Sant’Elena, dernière île du quartier de Castello. Sur l’herbe ou sur un des bancs, avec un peu de patience, on verra le ciel s’enflammer de rouge, d’orange ou de rose à mesure que le soleil décline.
Éprouvés par la marche mais éblouis par la contemplation, on scelle la rencontre avec Venise en jetant un regard jusqu’à l’île de la Giudecca et les églises palladiennes. Le doge, lui, épousait chaque année la cité en y lançant un anneau, symbole de l’union de Venise à la mer…
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Qui est mieux placée que Lucie Tournebize pour parler de Venise ? Non seulement elle est amoureuse de la Sérénissime, mais elle y vit ! Elle l’arpente dans tous les sens et répertorie ses coups de cœur sur son site Venise à votre image ainsi que son blog L’Occhio di Lucie, consacré plus largement à l’Italie. C’est à elle que l’on doit l’article sur Venise sans la foule et plein d’autres sur les magnifiques régions italiennes.
Crédits carte : Map tiles by Stamen Design, under CC BY 3.0. Data by OpenStreetMap, under CC BY SA.
Photo de couverture : Vision printannière du Campo Bragora à Venise… © L’Occhio di Lucie