Venise évoque aussi bien les gondoles et le romantisme que le tourisme de masse et la foule. Bien sûr, chaque jour, des milliers de touristes visitent Venise, le pont du Rialto, la place Saint-Marc… qu’on se représente souvent bondés. Pourtant, la réalité est plus complexe. Au-delà des chiffres, qu’on ne peut nier, Venise ne se limite pas à son flux humain. En suivant nos conseils, découvrez quand, et comment découvrir Venise sans la foule.
VENISE SANS LES TOURISTES… UNE QUESTION DE TIMING
De quel meilleur guide peut-on rêver pour découvrir Venise sans la foule qu’une habitante et amoureuse de Venise ? Voici donc les conseils de Lucie, du blog ↘️ L’Occhio di Lucie.
En quelle saison visiter Venise ?
La basse-saison touristique existe-elle à Venise ? Il faut savoir que le calendrier touristique est un peu différent. Les deux mois les plus calmes sont novembre, pluvieux, et janvier, brumeux et froid. Le mois d’août est aussi paradoxalement moins touristique : il fait très chaud, ce qui pousse les visiteurs à se tourner vers un tourisme balnéaire plutôt qu’urbain. Les vénitiens en profitent aussi pour partir en vacances, et la ville tourne au ralenti.
Alors si vous êtes prêts à découvrir la beauté de Venise trempée après l’orage, sa magnificence dans la clarté brumeuse, ou la puissance de ses couleurs sous le soleil du mois d’août, voici trois périodes où l’affluence est en baisse.
Mieux vaudra, au contraire, éviter certaines périodes pour trouver Venise plus calme (et moins chère). Février et son carnaval, mai et sa Biennale sont deux périodes où les prix des hébergements explosent..
Venise a ses moments de calme…
Même en haute saison, la foule n’est pas une fatalité à Venise. Car tout est une question de timing ! Vous n’avez pas peur de vous lever tôt ? Découvrez la ville entièrement vide s’animer petit à petit. Pour ça, il vous faudra mettre votre réveil vers cinq ou six heures du matin, car dès sept heures, la sensation de ville fantôme commence déjà à s’évanouir sur la place Saint-Marc.
Ceux qui ne sont pas lève-tôt préféreront une balade nocturne dans une Venise souverainement calme. En fin de journée, de nombreux touristes quittent la ville pour retrouver leur hôtel sur la terre-ferme. Une partie des travailleurs repartent aussi vers Mestre ou au Lido. Il ne reste plus que les 50.000 résidents permanents de Venise et les touristes qui ont choisi d’y dormir. Une atmosphère bien plus paisible pour se promener autour du pont du Rialto ou sur les Zattere.
Se perdre pour trouver la paix
Enfin, un conseil majeur pour vivre Venise sans la foule : perdez-vous ! L’avantage de Venise, c’est qu’il s’agit d’un réseau d’îlots reliés entre eux par des ponts. Même en vous perdant, vous reviendrez sur vos pas d’une manière ou d’une autre. En choisissant d’aller là où les autres ne vont pas, vous découvrirez de véritables trésors et profiterez d’une approche plus authentique de la ville.
QUELS QUARTIERS VISITER POUR ÉVITER LA FOULE À VENISE ?
Je viens de vous conseiller de vous perdre, c’est vrai. Mais faites-le avec art ! Pour éviter de tourner en rond ou d’avoir la sensation de ne pas savoir où aller, voici quelques recommandations des quartiers vers lesquels vous diriger. Se perdre oui, mais pas n’importe où !
? Bon à savoir
À Venise, on ne parle pas de quartiers, mais de sestiere, car ils sont au nombre de six.
Se perdre à Castello
Le sestiere de Castello est souvent cité comme le plus authentique de Venise. Situé à l’extrémité est de la ville, c’est un peu la « queue du poisson » vénitien. C’est le quartier de l’Arsenale, qui employait un grand nombre d’ouvriers dans la construction des bateaux. Aujourd’hui encore, c’est un monde à part.
Ses ruelles sinueuses, pourtant pas si éloignées de la place Saint-Marc, sont souvent désertes. Le linge coloré égaie les balcons, et les petits canaux, tranquilles, reflètent les façades. Aux confins du quartier, la petite île de San Pietro in Castello et son église au campanile penché a le charme d’un village.
Explorer Cannaregio hors de la Strada Nova
Dès son arrivée à Venise, le visiteur se trouve dans le sestiere de Cannaregio, le plus étendu et le plus peuplé de la ville. La gare de Santa Lucia marque son commencement, et le campo dei Apostoli son bout. Les deux sont reliés par une longue artère réalisée sous les Autrichiens, la Strada Nova. C’est la rue la plus empruntée de la ville, car elle permet aussi de rejoindre le pont du Rialto.
Mais Cannaregio est loin de s’y limiter. Prenez la tangente vers le quartier du Ghetto, filez par la Fondamenta della Misericordia, poussez jusqu’à la Madonna dell’Orto… les magasins de masques en plastique et la foule disparaissent, et vous vous promenez dans une Venise sublime où l’histoire se lit sur toutes les pierres.
Dans le Dorsoduro étudiant
C’est l’épine dorsale de la ville, littéralement le « dos dur ». De la Punta della Dogana jusqu’au Campo Santa Margherita, on y trouve la plupart des universités de Ca’ Foscari, et une ambiance jeune. Le long des Zattere, ce grand quai qui borde le canal de la Giudecca, les vénitiens aiment venir se promener à l’heure du coucher de soleil pour profiter d’une vue splendide et d’une brise rafraîchissante.
Sur le Campo Santa Margherita, en journée, l’ambiance est paisible. Le soir, les bars comme le Rosso ne désemplissent pas mais la foule est jeune et locale. Pour retrouver un peu de tranquillité, empruntez la Calle Lunga San Barnaba, une artère plus secrète où vous trouverez de bonnes tables.
Le Campo San Polo
Dans le sestiere du même nom, aux rues étroites souvent bondées dans l’après-midi, le Campo San Polo ouvre une vaste parenthèse qui permet de respirer. C’est sur cette place que s’installe, en hiver, une patinoire où vous pourrez vous élancer. Mais la plupart du temps, l’atmosphère est d’un calme providentiel : c’est le moment de se poser sur un banc à l’ombre pour observer la ville.
PRENDRE LE LARGE SUR LES ÎLES DE LA LAGUNE
Nombreuses sont les îles (habitées ou non) qui composent la Lagune de Venise… En voici quelques unes que vous ne regretterez pas de visiter…
Burano
L’île de Burano et ses maisons colorées est réputée pour ses hordes de visiteurs qui y débarquent chaque jour. Il ne faut pas pour autant renoncer à la visiter. Simplement, quelques astuces permettent de ne pas se retrouver comme une sardine dans les rues principales. Au lieu de descendre à Burano, sortez du vaporetto à Mazzorbo, l’île voisine reliée par un pont.
Vous commencerez la balade seul au monde, en traversant les jardins de Venissa, un restaurant gastronomique dont le potager est ouvert au public. Une fois le pont franchi, laissez le charme des ruelles opérer. L’île est petite et magnifique, ne laissez pas sa rue principale aux magasins de kitcheries retenir toute votre attention.
Torcello
Peu de touristes s’y aventurent et c’est sûrement ce qui fait son charme champêtre. L’île de Torcello est la première que les vénitiens ont peuplée, pourtant aujourd’hui on y trouve surtout de grand prés verts et de petites paludes où observer les oiseaux. Pour embrasser toute la lagune du regard, grimpez au sommet du campanile de son église de style byzantin, Santa Fosca.
La Giudecca
Au sud de Venise, cette île en forme de long croissant de lune est le paradis des promeneurs solitaires. Quelques minutes de vaporetto suffisent pour se retrouver face à Venise. Le quai qui court tout le long de l’île, de la Palanca aux Zitelle, offre une vue à couper le souffle.
Au bout du chemin, une belle récompense : la vue sur la place Saint-Marc et le palais des Doges, mais sans la foule. Plusieurs bars et restaurants l’ont compris et vous trouverez des terrasses où vous arrêter pour déguster un plat de pâtes ou un aperitivo. Sans oublier d’explorer le reste de l’île avec ses rues envahies d’herbes folles…
Le Campanile de San Giorgio
C’est un secret de polichinelle et pourtant, il continue de fonctionner. En face du Campanile de San Marco, sur l’île de San Giorgio, se dresse un autre clocher presque jumeau. C’est celui de la belle église palladienne de Saint Georges, qui offre une vue d’oiseau sur le canal de la Giudecca, la Punta della Dogana, le canal Grande et la place Saint Marc.
Pour y accéder, il suffit de quelques minutes de navigation sur le vaporetto n°2 depuis l’embarcadère de San Zaccaria. Malgré ce, peu de touristes choisissent d’y grimper et la file d’attente est rare… tandis qu’en face, le Campanile di San Marco voit la queue s’étirer sur la place.
? Bon à savoir
Plein tarif pour la montée au campanile de San Giorgio : 6 € (en ascenseur)
CONCLUSION
Vivre Venise sans la foule, c’est possible. L’éviter absolument, très difficile. Ce qui veut dire que même en suivant les conseils de ce guide, vous n’aurez pas le Pont du Rialto rien que pour vous… mais vous savez maintenant qu’il est facile de prendre la tangente et d’expérimenter Venise autrement. Un dernier conseil : si vous tenez à visiter certains classiques comme le ↘️ Palais des Doges (et vous avez raison), réservez à l’avance, vous éviterez la queue… et le monde !
Photo de couverture : Carigami vous emmène à Venise pour en découvrir les merveilles sans la foule © L’Occhio di Lucie
5 commentaires
J adore Venise j ai été plusieurs fois à chaque visite on trouve d autre coin que je n ai pas encore vu sans oublier une visite à murano burano et tortchelo ça vaut vraiment la peine
Super article !!! Merci pour ces bons plans, je rêve de Venise en hiver.
En effet ça doit être une ambiance magique ! 🙂
cette ville est incroyablement belle !
Oh que oui ! 🙂