Pour les amoureux de la Grèce, Corfou a toujours représenté une destination à part, un peu inclassable : l’alphabet grec se mêle avec une harmonie naturelle à une douceur de vivre toute italienne. Voici notre petite visite guidée en 10 étapes de la belle Ionienne.
Au sommaire
Corfou se présente
Au nord de Corfou, la montagne et les criques
Le centre de l’île : Corfou ville et ses environs
Le sud méconnu de Corfou
Visiter Corfou : nos conseils
CORFOU SE PRÉSENTE
Sa silhouette ne passe pas inaperçue sur une carte de la Grèce. D’une part, elle offre une curieuse physionomie : longiligne, elle ressemble à un hameçon ou à point d’interrogation retourné. D’autre part, l’île ionienne marque l’extrémité nord-ouest du pays dont elle semble s’échapper : en face, à 2 kilomètres à peine, c’est déjà l’Albanie…
C’est justement cette position si particulière qui la rend unique : sa proximité avec ↘️ le talon de la botte italienne, son long passé sous le giron prestigieux et prospère de Venise (de 1386 à 1797 tout de même), son rôle stratégique de sentinelle du canal d’Otrante et de dernière vigie du monde chrétien avant l’Empire ottoman… font de celle qu’on appelait jadis “Corcyre” une charnière non seulement une charnière entre les deux versants si différents de la Méditerranée mais aussi un bout d’Italie parlant le grec.
Voilà ce qu’on aime à Corfou : c’est clairement une autre Grèce à découvrir, où les volets sont verts plutôt que bleus, où les églises aux tuiles rouges et au clocher séparé nous rappellent au vieux souvenir de la Sérénissime.
Carte des choses à voir à Corfou
Corfou offre plusieurs visages, qui peuvent faire l’objet de trois journées de visites séparées : au nord la montagne, au centre le bassin de la capitale éponyme (Corfou), et au sud des reliefs qui s’adoucissent progressivement pour devenir quasiment un décor de plaine.
AU NORD DE CORFOU, LA MONTAGNE ET LES CRIQUES
1 | Paleokastrítsa
Avec son enchaînement de criques, de plages et de pitons rocheux, Paleokastrítsa (Παλαιοκαστρίτσα) est un site idéal pour se baigner dans un décor de rêve. Le village moderne présente peu d’intérêts mais par contre faites un crochet par le sommet d’un de ces pitons rocheux, juste à côté de l’ancien monastère de la Panagia Theotókos : la vue y est magique, surtout au coucher du soleil.
2 | Angelókastro
À un jet de pierre de Paleokastrítsa, faites une halte à Angelókastro (Αγγελόκαστρο, “le château de l’Ange”). La vision de ce vieux château, construit au sommet d’un bloc rocheux qui se dresse comme un doigt, est aussi surprenante qu’impressionnante : il est comme une sentinelle de pierre face à la mer. À part les murailles, il ne reste malheureusement plus rien de cette forteresse mais le panorama de là-haut est tout simplement somptueux. C’est l’un des plus beaux de Corfou.
3 | La cap Arílla
Bien sûr, il y a juste à côté la grande et belle plage d’Ágios Geórgios (Άγιος Γεώργιος). Et puis, il y a cette langue montagneuse qui ferme la baie et s’avance dans la mer : le cap Arríla. Un coin étrangement resté sauvage, du moins non bétonné et non accessible en voiture, pour notre plus grand bonheur. Le chemin de promenade conduit à flanc de colline mène vers les minuscules plages de Porto Timoni. En poursuivant jusqu’au bout la promenade, on aboutit à une étonnante et minuscule chapelle souterraine.
4 | La cap Drastis
Changement de décor presque complet en arrivant au bout de la côte nord-ouest de Corfou. Les falaises se font soudain longilignes, lisses et blanches, telles des boucliers se protégeant de l’Adriatique et qui font un peu penser à ↘️ celles d’Étretat (mais sans les arches). Elles s’achèvent au cap Drastis (Ακρωτήρι Δράστης), dans une étrange composition minérale : c’est comme si la falaise fondait soudain et laissait échapper des lambeaux de pierre dans la mer.
Dans ce secteur d’Ágios Stéfanos (Άγιος Στέφανος) au cap Drastis, vous trouverez pas mal de bars ou de restaurants sympas où assister au coucher de soleil. On pense notamment au ↘️ 7th Heaven à Perouládes (Περουλάδες).
5 | Le mont Pantokrator
Le massif du mont Pantokrator (Όρος Παντοκράτορας) occupe la pointe nord-est de Corfou. C’est le point culminant de l’île avec ses 906 mètres d’altitude. Très facile d’accès en voiture, il est couronné par un monastère, des antennes de télécommunication et un restaurant. On y jouit bien entendu d’un panorama imprenable sur les reliefs chauves de Corfou, sur le bleu de la mer dans toutes les directions, et sur les côtes du continent, presque à portée de main.
Le mont Pantokrator est également le point de départ ou de passage obligé de nombreuses randonnées. Vous pourrez donc facilement vous y dégourdir les jambes. Vous pourrez également visiter le village abandonné de Perithia (Περίθεια), qui passe pour le plus ancien de l’île.
LE CENTRE DE L’ÎLE : COURFOU VILLE ET SES ENVIRONS
6 | Corfou (ville)
L’un des grands coups de cœur du séjour à Corfou est sans aucun doute la flânerie dans sa capitale éponyme, et plus spécialement dans son plus vieux quartier : le Campiello. Ici, vraiment, il est dur de se croire en Grèce. Tout rappelle l’Italie, dans l’architecture, la couleur des façades, les ruelles, les escaliers, les placettes…
La culture hellénique s’invite dans ce paysage par de belles petites touches. Ainsi, à l’église Saint-Spyridon (Αγίος Σπυρίδων), le baroque se mêle harmonieusement aux icônes. Son clocher effilé sert également de repère aux rues piétonnes de la vieille ville. Et puis, bien sûr, impossible de faire abstraction des masses formidables des deux forteresses vénitiennes qui veillent sur la ville et verrouillent son port.
Pour la petite histoire, deux personnages célèbres sont nées à Corfou : rue Velissariou (Βελισσαρίου), une plaque apposée sur la jolie façade jaune de la petite synagogue évoque le souvenir de la maison natale de l’écrivain suisse Albert Cohen (1895-1981), auteur du roman Belle du Seigneur. Et au sud de la ville, au cœur d’une grand et beau parc boisé, se niche le palais de Mon Repos (Μον Ρεπό). C’est ici que naquit en 1921 le prince Philip, mari de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni. C’est aujourd’hui le musée archéologique de Paleopolis.
7 | Vlacherna, Pontikonissi : les icônes touristiques de Corfou
Vous les verrez sur toutes les cartes postales de Corfou et vous vous y rendrez forcément : à Kanoni, juste au sud de la capitale, se trouvent la célèbre église blanche de Vlacherna (Βλαχέρνα), posée sur son îlot relié à la terre ferme par une jetée et un petit port. Le tableau est complété par un autre îlot, celui de Pontikonissi (Ποντικονήσι, littéralement “l’île de la Souris”). Uniquement accessible en bateau, il abrite un vieux monastère qui ne manque pas de charme.
Bon, mieux vaut vous prévenir pour éviter toute déception : il va sans dire que ces lieux sont pris d’assaut en haute saison… Sans compter que ce site pourtant de toute beauté se situe en bout de piste de l’aéroport de Corfou… Eh oui, cela casse un peu (beaucoup) le mythe. Alors, si vous êtes allergique à la foule et au raffut, ne prévoyez pas une halte trop longue à Kanoni.
Bon à savoir : pour trouver un décor similaire et moins touristique, vous pouvez vous rendre un peu au nord de Corfou (ville), à Limni (Λίμνη). Là, l’église d’Ypapanti (Ν Υπαπαντής) vous apparaîtra sur son îlot, au bout de sa jetée, veillant sur la baie de Gouviá.
LE SUD MÉCONNU DE CORFOU
8 | Glyfáda et Ágios Górdios
En partant de Corfou (ville), peu avant d’arriver à Glyfáda, vous tomberez forcément sur le Trône de l’Empereur. Construit en 1908, ce point de vue somptueux servait de lieu de méditation (notamment au coucher du soleil) à l’empereur allemand Guillaume II.
Sur la côte occidentale de Corfou, les plages de Glyfáda (Γλυφάδα) et d’Ágios Górdios (Άγιος Γόρδιος) comptent parmi les plus belles et les plus courues de Corfou. Les aires de sable jaune ne sont pas très grandes mais elle se lovent parfaitement dans un superbe arrière-plan montagneux.
Au passage, on vous dévoile un petit trésor caché : juste au nord de la grande plage de Glyfáda, derrière le promontoire rocheux qui ferme celle-ci, on ne soupçonne pas l’existence d’une autre plage, microscopique et à l’accès assez vertigineux : la plage de Mirtiotissa (Μυρτιώτισσα). En outre, en continuant le chemin un peu plus loin, on débouche sur l’adorable monastère de Notre-Dame-des-Myrtes et sa belle façade colorée.
La côte ouest de Corfou se distingue par ses falaises, ses petites routes qui tournicotent dans les forêts de pins, les oliviers et le maquis, où se dévoilent furtivement des échappées plongeantes sur la mer… Quelques sentiers permettent d’aboutir à la mer, à des plages minuscules, étroites, souvent de gravier, adossées aux impressionnantes parois.
Quelques villages y sont encore relativement épargnés par le tourisme de masse comme Pélekas (Πέλεκας) ou Sinarades (Σιναραδες).
9 | Le lac Korission
Et puis la côte escarpée s’adoucit peu à peu à mesure qu’on s’approche du sud de Corfou. Lorsqu’on arrive au lac Korission (Λίμνη Κορίσσιων), on n’est pas habitué jusque là à un décor de plaine. Ce lac d’eau douce, le plus grand de l’île avec ses 6 hectares, est assez peu touristique mais plutôt bien préservé. Il fait un peu office de réserve naturelle protégé et est une étape pour les oiseaux migrateurs. Cette lagune est séparée de la mer par une bande de sable, ce qui donne de grandes plages ouvertes aux vents.
Si vous regagnez la côte est depuis le lac, faites une petite pause dans le joli village de Chlomós (Χλομός). La terrasse derrière l’église offre un magnifique point de vue.
10 | L’Achilleion, dernier rêve de Sissi l’impératrice
Du côté oriental de Corfou, juste avant de rejoindre la capitale, tout près du village de Gastouri (Γαστούρι), dans un décor somptueux qui surplombe la côte orientale de Corfou, l’Achilleion (Αχίλλειο) est un mélange de faste et de mélancolie. C’est la célèbre impératrice Sissi qui fit construire de 1889 à 1891 ce délicieux palais inspiré de l’antiquité.
Meurtrie par les décès brutaux et la folie qui rongent ses proches, notamment celle de son fils unique Rodolphe en 1889, elle viendra chercher ici ses derniers moments de réconfort. On apprécie la promenade dans ces salles colorées et raffinées, mais aussi – et peut-être surtout – la traversée de son jardin et la vue magique qui s’offre depuis le belvédère.
VISITER CORFOU : NOS CONSEILS PRATIQUES
Quand partir à Corfou ?
- Inutile de tourner autour du pot : celle qui était autrefois le symbole d’une forme d’élégance, et de chic et en été envahie par le tourisme de masse (les charters notamment anglais et allemands tournent à plein régime). Ce n’est sans doute pas le meilleur moment si vous souhaitez vous imprégner au mieux du charme si particulier de Corfou.
- Pour nous, c’est clairement hors saison qu’il faut visiter Corfou, au printemps ou en automne, même si les conditions météo sont moins favorables (il peut y avoir beaucoup de brume par exemple). Petite préférence pour le printemps car les fleurs et la verdure envahiront l’île. Petite préférence pour la lumière dorée de l’automne qui sied à merveille à une île d’essence si mélancolique, et qui ↘️ nous rappelle parfois furtivement Capri.
Faut-il louer une voiture à Corfou ?
- Oui, car si un réseau de bus existe, il n’est ni très dense ni très pratique. Si vous voulez découvrir l’île, une location de voiture s’impose. Notre conseil : vous pouvez très bien vous contenter de louer une voiture à Corfou pour 2 ou 3 jours pour faire des économies.
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Quelles sont les conditions de circulation à Corfou ?
- Distances : avec 60 km de longueur sur un peu moins de 30 km de large au maximum, au nord de l’île, on ne peut pas dire que vous parcourerez de longues distances. Par contre, les temps de parcours peuvent être assez longs en été : les embouteillages peuvent être nombreux aux abords des plages. Les ruelles des petits villages sont aussi autant de goulets d’étranglement. Une seule solution : la patience.
- État des routes : aucun problème sur les routes principales. Les plus petites routes sont dans un état correct mais ne présentent pas de difficulté particulière.
- Signalétique : on ne peut pas dire que Corfou (et la Grèce en général) brille par une surabondance de panneaux de signalisation. Toutefois, ceux-ci sont en général inscrits en caractères grecs et traduits en caractères latins. Avec une carte ou un GPS (lien) on ne se perdra pas. Ou si on se perd, on ne perd jamais très loin.
- Conduite : la conduite à la grecque peut être assez nerveuse et anarchique, ce n’est pas un mystère. Mais bon, cela ne vous concerne pas. Restez zen, vous êtes en vacances.
2 commentaires
bonjour, est-ce que les routes à Corfou sont très sinueuses. j’ai un peu peur dans les routes de montagnes. merci pour votre réponse
merci pour tout, cela va nous aider pour visiter l’ile de corfou , que nous comptons faire en juin 2021