Faut-il encore présenter Marrakech, la “ville rouge”, une des plus grandes cités marocaines, la splendeur de sa médina historique, ses monuments magnifiques, sa turbulente place Jemaa el-Fna, ses riads (et ses flots de touristes)…?
Elle vaut le coup, oui ! Mais pourquoi ne pas en profiter pour voir du pays en faisant un circuit en voiture de location pour rallier l’océan Atlantique et la jolie ville d’Essaouira ? Les deux cités sont en effet distantes d’environ 180 kilomètres. Cela peut être une idée d’excursion pour deux journées….
Sur la route d’Essaouira
La route la plus directe (trois heures de trajet) pour rejoindre Essaouira vous fera passer par la plaine de Marrakech, via les localités de Loudaya, Chichaoua, Sidi Mokhtar et Ounagha. Même si le relief est plutôt plat, vous aurez en toile de fond le majestueux massif de l’Atlas et son djebel Toubkal qui, avec ses 4167 m d’altitude, est le point culminant de toute l’Afrique du Nord.
Rien ne vous empêche d’ailleurs, si vous souhaitez prendre plus de temps, de longer de plus près le piémont de l’Atlas. Cela ressemblera alors à un chemin des écoliers, avec des routes plus sinueuses et plus authentiques (pourquoi ne pas opter alors pour la location d’un SUV ?). Vous croiserez quelques curiosités comme l’ancienne casbah (forteresse) de Meskala. Elle accueille aujourd’hui des chambres d’hôtes mais aussi… une fromagerie artisanale. Un souk se tient également chaque jeudi à Meskala.
Essaouira, son port, ses remparts…
Elle a longtemps été connue en France sous le nom de Mogador : Essaouira est sans nul doute l’une des cités les plus attachantes du Maroc. Avec ses couleurs marines – ses maisons blanches et le bleu profond de l’océan – elle tranche avec Marrakech “la rouge”. A Essaouira, les embruns semblent avoir patiné les pierres encore plus que les ans.
La ville a été fondée en 1760 seulement par le sultan Mohammed ben Abdellah, après que les Portugais ont tenté en vain d’y implanter un comptoir. Appelée à jouer le rôle de port pour Marrakech, elle devint rapidement l’une des villes les plus actives et les plus brillantes du Maroc, avant de s’assoupir progressivement.
Il en reste une vieille ville intacte, avec un faux air de Vieux Continent : c’est en effet un Français, Théodore Cornut, qui en dessina les remparts à la manière européenne. Il faut parcourir les rues de l’ancienne médina (inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco), admirer les fortifications et leurs portes, flâner sur le petit port de pêche et se souvenir que même au Maroc, l’océan Atlantique peut être rugueux.
Au final, Essaouira résonne comme un improbable mélange d’Orient et d’Europe, de désert et de grand large…
Autour d’Essaouira
En poussant un peu vers le sud d’Essaouira, quelques jolis coins peuvent être dénichés.
On peut prendre l’air à la plage de Sidi Kouaki par exemple, qui ouvre de manière infinie sur l’Atlantique. On peut toujours s’y baigner bien sûr mais avec ses vagues et son vent, la plage semble faire bien plus le bonheur des amateurs de sports nautiques (surf, kite, etc.).
Non loin de là, on découvre les cascades de Sidi M’Barek. Oh certes, ce ne sont pas les chutes du Niagara, mais elles dévoilent un décor surprenant et apaisant, comme une petite oasis de bord de mer. Depuis des siècles, les cascades sont une halte pour les caravanes et toute une vie s’est développée au débouché du petit cours long d’à peine quelques kilomètres.
Un peu plus au sud encore se trouve le royaume de l’huile d’argan. Ici, l’Atlas s’endort dans l’océan, créant un microclimat unique au monde. C’est dans cette région – le Souss – que sont récoltés quasi exclusivement les fruits des arganiers. Ils sont transformés pour partie en huile de cuisine, utilisée depuis toujours par les Berbères, mais surtout en produits cosmétiques. L’huile d’argan est célèbre depuis quelques années pour ses vertus anti-oxydantes et sa haute teneur en vitamine E. Vous n’aurez aucun mal à reconnaître les arganiers : ces arbres sont tortueux et vous aurez sans doute la chance d’en voir couverts de… chèvres. Ces dernières en effet n’hésitent pas à grimper aux branches en groupe pour aller en déguster les feuilles.
De l’autre côté d’Essaouira, vers le nord, ne manquez pas le souk de Had Draa, l’un des plus importants du sud du Maroc. Il se tient chaque dimanche. C’est un marché typiquement berbère. On y vend des animaux tout comme les produits alimentaires cultivés dans les environs. On peut observer les transactions se faire ou se défaire, mais aussi s’y poser le temps d’un thé à la menthe, ou pour déguster quelques pâtisseries marocaines.
Crédits photo : couverture, remparts d’Essaouira, port d’Essouira, route au Maroc, chèvres.
2 commentaires
Hello, nous avons fait le même chemin entre Marrakech et Essaouira et nous avons eu la « chance » de voir les fameuses chèvres dans ses arganiers plutôt insolite et déroutant.
Coucou, effectivement les arbres à chèvres ça surprend toujours (comment peut-on appeler ça… un chevrier ? :-D)